Estampes - Lithographies

Le terme estampe désigne le résultat de l’impression d’une gravure. Pour réaliser une estampe, l’artiste réalise son motif sur un support dur comme du bois, du cuivre ou de la pierre, une fois son motif terminé il applique de l’encre sur le support et le passe sous presse pour obtenir des tirages sur papier. Grâce à cette technique développée parallèlement à l’imprimerie au XVe siècle, l’artiste peut démultiplier ses créations et diffuser son oeuvre.

Gravure sur bois (xylographie) : l’artiste grave dans une planche de bois pour dessiner son motif, applique l’encre sur les parties en reliefs, tirage d’une ou plusieurs images sur papier. C’est la technique la plus ancienne et qui retrouve un engouement à la fin du XIXe siècle-début du XXe siècle chez les artistes fauves ou primitivistes. On obtient une image très brute et contrastée qui peut laisser apparaître les traces de l’outil dans le bois. Les cartes à jouer anciennes, les premières images d’épinal, les premières illustrations d’ouvrages et images pieuses sont le résultat de l’emploi de la gravure sur bois.
Artistes graveurs : André DERAIN, Raoul DUFY, Paul GAUGUIN, Edvard MUNCH, Emil NOLDE, Félix VALLOTTON, Aristide MAILLOL... C’est grâce à cette technique que sont obtenues les estampes japonaises ukiyo-e. D’abord imprimées en noir et blanc, puis ajout de couleurs au XVIIIe siècle. Elles servaient à décorer les demeures, elles sont été importées massivement en Europe dès le milieu du XIXe siècle avec le mouvement du japonisme. Les plus célèbres artistes japonais : KAIGETSUDO ANDO, UTAMARO, HOKUSAÏ, HIROSHIGE

Gravure sur métal (chalcographie) : il existe plusieurs techniques de gravure en taille douce sur cuivre. L’artiste peut utiliser un burin pour graver dans le métal pour avoir un rendu très précis, pour avoir un rendu plus proche du dessin au crayon il peut choisir de graver avec une pointe sèche. Parfois l’artiste utilise des acides (gravure à l’eau-forte) qui vont creuser le métal là où l’artiste a enlevé le vernis protecteur à l’aide d’une pointe. Au milieu du XVIIIe siècle, certains graveurs font avoir recours à la taille douce à l’aquatinte, où l’artiste emploie une résine chauffée pour créer des effets avec l’acide. Au XVIIIe siècle, la technique dite de la manière noire qui travaille par grenage la plaque de métal permettra la reproduction de tableaux, avec un rendu de noir très dense. A la fin du XIXe siècle, la technique du monotype devient en vogue. L’artiste recouvre d’encre une plaque de cuivre travaillée à la brosse dure pour constituer le motif par enlèvement de matière puis passe la plaque sous presse. On peut en sortir deux exemplaires.
Les plus célèbres graveurs : Albrecht DÜRER, REMBRANDT, Abraham BOSSE, Jacques CALLOT, Giovanni Battista PIRANESI dit PIRANÈSE, Francisco de GOYA, Claude Gellée dit LE LORRAIN, Thomas GAINSBOROUGH, Joshua REYNOLDS, Edgar DEGAS, Georges BRAQUE, Bernard BUFFET, Marie LAURENCIN, Henri MICHAUX, Pierre SOULAGES, Kees VAN DONGEN...

Lithographie : Très utilisée dès le XIXe siècle. C’est une technique de reproduction qui consiste à l’application des encres grasses ou crayons gras directement sur des plaques en pierre de calcaire, on enduit les parties non dessinées d’un mélange d’acide et gomme arabique, puis on passe sous presse. L’artiste n’enlève pas de matière sur la pierre. Le rendu est assez lisse ot on aperçoit le grain de la pierre dans l’impression. La lithographie va permettre le développement de l’illustration des livres avec des artistes comme Gustave DORÉ, Paul GAVARNI ou Auguste RAFFET, mais également de l’affiche.

Artistes cotés ayant été reproduits avec la lithographie : Henri MATISSE, Serge POLIAKOFF, Hans HARTUNG, Sonia DELAUNAY, Marc CHAGALL, Mathurin MEHEUT, Bram Van VELDE, Leonor FINI, Francis BACON, Raoul DUFY, Alexandre CALDER, Ellsworth KELLY, Gudmundur ERRO, Bernard CATHELIN, Germaine BOURET, Yves BRAYER, Niki de SAINT PHALLE, Pierre-Yves TREMOIS, Louis TOFFOLI, Zao WOU-KI, Pierre ALECHINSKY, Joan MIRO, Paul DELVAUX, Léonard FOUJITA, Shepard FAIREY (OBEY)

L’affiche : Avant le XIXe siècle, les affiches étaient réservées au discours de propagande et à la communication officielle des souverains. Avec le développement industriel, elle sert de support de publicité et incite à la consommation (cycles, grands magasins, spectacles…) et trouve avec la technique de la lithographie un vecteur idéal pour diffuser rapidement et à bas coût. Les affiches lithographiques les plus recherchées sont celles sur le thème de transport comme les affiches Air France (édition Perceval), affiches Chemins de Fer, affiches de tourisme, les affiches publicitaires de savon, de boissons, de mode, de luxe, les affiches de Lido ou spectacles, les affiches d’expositions d’artistes ou affiches de vernissage (Affiche Maeght), affiche course de voiture, affiche Grand prix, affiche de sports d’hiver, affiche des Jeux Olympiques, affiche de propagande russe, affiche de propagande chinoise, affiche mai 68, affiche de cinéma vintage...

Les illustrateurs d’affiches anciennes les plus recherchés sont Jules CHÉRET, Pierre BONNARD, Henri de TOULOUSE LAUTREC, Alfons MUCHA, Henri BRISPOT, Leonetto CAPPIELLO, Charles LOUPOT, CASSANDRE, Jean CARLU, Paul COLIN, Raymond SAVIGNAC, Jacques AURIAC, Guy GEORGET, Roger BEZOMBES, André GRUAU, Pablo PICASSO, Henri MATISSE, Salvador DALI, Lucien BOUCHER, Georges MATHIEU…

Sérigraphie : Technique chinoise ancienne importée aux Etats-Unis vers 1940. L’artiste travaille avec un écran de soie (ou nylon) sur lequel il exécute un dessin avec une matière imperméable. Il applique de la colle là où la matière n’a pas été appliquée. On applique la couleur qui passe dans les mailles non obstruées par la colle et se dépose sur le papier. Technique employée par de grands artistes comme Andy WARHOL avec ses célèbres portraits de star, Paul KLEE, Victor VASARELY, Robert COMBAS…

De nombreux documents anciens sont imprimés ou illustrés grâce aux techniques de l’estampe comme les cartes anciennes, planisphères, cartes à jouer, papiers officiels, pamphlets, calendriers, almanachs, publicités anciennes, journaux anciens, menus, cartons d’invitations, planches illustrées, pochoirs, objets publicitaires.

Si vous êtes en possession d’une ancienne gravure, d’une ancienne lithographie, d’une ancienne gravure sur bois, d’une vieille estampe japonaise, d’un livre illustré de gravures, d’une ancienne affiche, il est intéressant d’en connaître le prix. Il y a beaucoup de vieille gravure ou d’affiche vintage qui sont très communes et d’autres très rares qui peuvent se vendre cher.